Vous avez dit « EPI » ?
La réforme des collèges a introduit dans les programmes du cycle 4 (cinquième, quatrième, troisième) la notion d’EPI, « Enseignements Pratiques Interdisciplinaires » ; ils ont pour vocation de permettre de construire et d’approfondir des connaissances et des compétences par une démarche de projet conduisant à une ou plusieurs réalisations concrètes, individuelles ou collectives.
Ces enseignements sont intégrés aux disciplines. Les EPI sont conçus comme un temps et espace pour traiter différemment le programme et développer les compétences des élèves. C’est un mode de diversification pédagogique qui permet de créer des ponts entre les disciplines dans le respect de chaque matière. Ils sont l’occasion de développer des pédagogies coopératives, de faire du temps de classe et du collectif des élèves une ressource pour les apprentissages.
En pratique, comment cela fonctionne-t-il ?
Enseignements interdisciplinaires : une équipe de professeurs se réunit autour d’un thème commun qui fédère plusieurs matières. Chaque professeur aborde cette thématique dans une perspective propre à sa matière et cohérente avec son programme.
L’EPI « fantastique, arts et réalité »
rassemble par exemple les professeurs de français, d’histoire, de langue anglaise, mais aussi de mathématiques, d’arts plastiques et de musique. La thématique du fantastique est abordée sous un angle littéraire par les professeurs de français et de langue ; sous un angle historique par le professeur d’histoire et sous un angle artistique par les professeurs d’arts plastiques et de musique. Le professeur de mathématiques utilise cette même thématique dans l’élaboration d’un jeu de labyrinthe collaboratif. Le professeur documentaliste et celui de technologie apportent leur aide technique pour la réalisation de certains projets. Tous les professeurs établissent fréquemment des ponts entre toutes ces matières. Ils travaillent ensemble et non en parallèle.
Enseignements Pratiques : les élèves travaillent souvent en groupes, dans l’établissement et chez eux ; ils utilisent des supports variés : documents divers et vidéos qui sont analysés en classe ; ils sont invités à adhérer à des démarches de projet qui développent leur autonomie et leur sens de l’initiative, leur recours au collectif. Ils apprennent ainsi à utiliser des moyens techniques qu’ils ne maîtrisaient pas et pour lesquels une formation leur est donnée ou proposée : par exemple, pour l’EPI fantastique, maîtrise de logiciel mathématique, création de livres numériques, montage de vidéos, création de musiques de film pour doublage…Ils échangent entre eux et avec les enseignants, directement ou dans des espaces de travail sur le site Ecole Directe. Ils apprennent à collaborer pour régler les difficultés rencontrées.
Réalisations concrètes : elles sont variées : par exemple, pour cet EPI, création d’un jeu vidéo collaboratif (labyrinthe) – court-métrage à la façon de …- interprétation de scènes fantastiques – livres numériques – création d’une musique de fond pour film muet…
Adhésion des élèves : ils apprécient le fait de travailler « autrement » et s’investissent dans les productions et réalisations. Leur retour est positif et certaines réalisations révèlent des aptitudes parfois jusqu’alors non soupçonnées. Ils expérimentent les difficultés du travail de groupe mais aussi le dynamisme d’un travail collaboratif réussi. Ils développent autonomie et sens de l’initiative, sens de l’effort et du partage.
Mme Mosse
Professeur de français