Conférence sur le Blob d’Audrey Dusstour pour les élèves du primaire et du collège de l’option eTwinning
Conférence-rencontre exceptionnelle avec Audrey Dussutour, spécialiste du « Blob »
Les élèves de la 4ème et la classe de CM2 ont assisté le vendredi 20 mai 2022 à une conférence sur le Blob au Centre de Biologie Intégrative accompagnés de leurs enseignants Mme Leblond, Mme Gouzert, M. Truchetet, M. Chevalier ainsi que de Mme Belloc, directrice du Collège
Du cinéma au laboratoire
Le Physarum polycephalum, aussi appelé le blob, est une espèce unicellulaire vivant dans les milieux frais et humides, tels que dans les sous-bois, sur les arbres des forêts ou sur le bois mort. Il était étudié dans les années 60, comme le souligne Audrey Dusutour, biologiste et directrice de recherche au CNRS, mais la science a préféré accès les recherches sur des organismes plus proches du l’humain. Le cinéma a kidnappé la bête pour en faire un monstre dévoreur d’humain. Et c’est au détour d’une rencontre en Australie que la chercheuse a décidé de passer de l’étude des fourmis à celle du blob, organisme encore mystérieux.
Un projet de science participative
En 2021, le CNRS et le CNES ont organisé une action pédagogique sur le blob, « Élève ton blob ». M. Truchetet et Mme Leblond y ont inscrit leur classe dans le cadre d’E-twinning, le programme européen Erasmus+. Les CM2 ainsi que les élèves de 4ème ont donc comparé l’évolution du blob en classe avec celui à bord de l’ISS (la station spatiale international) en collaboration avec l’astronaute Thomas Pesquet.
Une conférence fascinante
C’est au Centre de Biologie Intégrative, le vendredi 20 mai qu’Audrey Dussutour a présenté de manière passionnante et amusante ses recherches sur le Blob. La scientifique a rappelé l’histoire de cet organisme surprenant qu’elle a surnommé « le Blob ». Les médias en ont parlé la première fois dans un journal en 1973 au Texas. L’article relatait l’histoire de Marie, une américaine, qui avait retrouvé dans son jardin un petit organisme jaune dont elle avait du mal à se débarrasser. Des coups de râteaux et de l’insecticide n’avaient pas d’impact sur la croissance exponentielle du blob. Puis, la disparition brutale et inexpliquée de l’organisme du jardin de Marie a inspiré les films de science-fiction. Pendant 300 ans, les scientifiques ont essayé de catégoriser l’organisme pour conclure au début des années 2000 qu’il s’agissait d’un organisme unicellulaire. Il ne possède qu’un noyau mais dupliqué par milliers. Les élèves ont été surpris d’apprendre que le Blob a des capacités d’apprentissage alors qu’il est dépourvu de cerveau ! Et pour expliquer le fonctionnement du blob, la chercheuse a fait une rétrospective de la vie sur terre en évoquant l’étude incontournable d’un autre organisme : la bactérie.
Des élèves avertis et intéressés
Les élèves ont pu se rendre à cette conférence avec une expertise qui a surpris la biologiste. Une des questions posées par les élèves était très pertinente : quelles sont les applications en médecine du Blob ? La réponse de la chercheuse était inattendue et prometteuse : traitement du cancer, guérison de maladies de peau comme le staphylocoque doré, antibiotiques, dépollution des sols, etc. mais aussi optimisation des réseaux : chemin de fer, télécommunication, etc.
Un parcours scolaire et universitaire inspirant
Les élèves se sont intéressés à la vie de la chercheuse. Elle a décrit son parcours universitaire en éthologie. Son doctorat en alternance entre Toulouse et la Belgique portait sur l’étude des fourmis. Un détour par le Canada pour travailler sur les chenilles processionnaires pendant plus d’une année l’a amené en Australie pendant trois ans où elle a pris connaissance du Blob. Elle a ensuite réussi son entrée au CNRS. La chercheuse tente de rassurer les élèves quant à la longueur des études : « En Master, on fait des stages de recherche en laboratoire la moitié du temps, par exemple en dernière année de master, on passe six mois en laboratoire. Et quand on est en Doctorat, on ne va plus du tout à l’école, qu’en laboratoire, et ça c’est top ! ». Un témoignage encourageant pour la poursuivre d’études scientifiques.
Mickaël CHEVALIER
Professeur Documentaliste